Captain China / Dans les mers de Chine (1950, de Lewis R. FOSTER, d'après le roman de John et Owen BAGNI)
"Film d'aventures maritimes pas transcendant mais mais dont les 1er rôles se nomment Gail Russell
et John Payne…"Le
capitaine China a un compte a réglé avec son ancien second, Brendensen,
après s'être retrouvé seul, ivre et enfermé dans sa cabine et avoir
failli couler avec son bateau. Finalement repêché, China est révoqué.
Cherchant à retrouver son poste de capitaine déchu, il se retrouve à
nouveau en rivalité avec Brendensen, lorsqu'il embarque sur le navire de
celui-ci. Il en profite pour régler ses comptes (avec Brendensen mais
aussi avec un marin qu'il suspecte de l'avoir enfermé dans sa cabine
lors du naufrage).
Gail Russell est une passagère rapidement
intrigué par ce quasi-mythique "China" dont tout le monde parle. La
rivalité entre China et Brindensen s'accroit alors.
John
Payne n'incarne pas le héros d'aventure valeureux à la Errol Flynn
/Tyrone Power. C'est un homme brutal, hargneux, revanchard et qui se bat
avant tout pour lui-même. Il faut voir dans quel état quasi bestial il
se met lors d'une bagarre sur le pont avec un marin (Lon Chaney Jr), ce
qui n'est pas pour déplaire à la belle Gail (dont l'état d'excitation
devant la scène est sans équivoque). A cet égard, son personnage est
très intéressant, se situant à mi-chemin entre la femme fatale et la
jeune femme fragile que l'on trouve d'ordinaire dans le cinéma
d'aventure (cf. Virginia Mayo, Olivia de Havilland, etc). Elle est de
fait assez proche de certaines héroïnes de western (Angie Dickinson,
Rhonda Fleming..).
C'est d'ailleurs elle qui fait le premier pas et
s'invite dans la cabine de China, lui faisant le coup du "une allumette
?". On pense à Lauren Bacall face à Bogart dans la fameuse scène du port
de l'angoisse.
Le film n'est d'ailleurs pas tout à fait un film
d'aventure. S'il commence un peu ainsi, on est en suite un peu frustré
par le manque d'action et de rebondissements. On est clairement pas
devant un grand film exotique d'aventure mais plutôt devant quelques
péripéties maritimes avec une pointe de romance (comme
Les naufrageurs des mers du sud
mais dans la série B). Sur terre, le scénario aurait également pu être
celui d'un (petit) film noir rédempteur. Le film a également un petit
côté "Casablanca", son dénouement est d'ailleurs son exact inverse..
S'il
y a du John Wayne dans John Payne, carrure aidant, on est pas
immédiatement convaincu lorsqu'il enfile sa casquette de capitaine de
navire. Trop fougueux peut-être (ou sans doute ai-je été trop marqué par
certains de ses rôles de loser magnifique).
En revanche, j'ai
trouvé ses (trop courtes) scènes de romance avec Gail très
convaincantes. Sans parler de la castagne dans lequel il excelle
toujours autant..