samedi 7 mai 2016
McFarland, USA (2015)
McFarland, USA (2015)
L’histoire du film s’inspire de la carrière du coach Jim Blanco White, qui a dirigé une équipe athlétique composée de fils d’immigrés, sur 9 championnats en Californie dans les années 1990.
Voici un film qui plaiera aux aficionados de Friday Night lights tant la parenté avec la fameuse série est évidente, à commencer par son sous-texte fort sur la fierté de communautés de laissers pour compte du rêve américain. Costner impose sa personnalité au script et à ce titre son coach White est définitivement plus cool et rempli de doutes que l'immortel coach Taylor incarné par Kyle Chandler qui était davantage brut de fonderie. Au delà de ça, certaines situations rappellent beaucoup celles de la fin de la saison 1 (une opportunité de partir dans un grand club) ou du début de la 4 (monter une équipe en partant de zero) de Friday Night lights.
Après le vélo, le golf, le base-ball à plusieurs reprises, le football américain, Costner semble ne jamais devoir se lasser du genre du film sportif, surtout si le scénario est tiré d'une histoire vraie typiquement américaine et avec une forte resonnance sociale comme c'est le cas ici : celle d'une équipe latino de cross-country de 1987 à McFarland en Californie (le générique de fin nous présentera d'ailleurs les vrais protagonistes, à l'instar de ce qu'avait fait David O.Russell dans The fighter). En l'occurence, le film est intéressant en cet ère Donald Trump, dans la mesure où il nous montre une Amérique encore peu connue de l'extérieur, celle de regions où l'on parle très peu anglais et où la population est constituée à 90% de latinos et majoritairement de travailleurs pauvres. La scène dans laquelle on voit Costner et sa petite famille découvrir ces lieux comme s'il était dans un pays étranger et essayer de commander un plat au restaurant ("on a pas de burger ici amigo") est saisissante. Au delà de ce contexte particulier, il s'agit d'un film de sport balisé mais plein d'espoir faisant l'éloge du coeur et de la persévérance (le personnage de Danny Diaz est emblématique) comme Disney sait les produire (je pense notamment au très bon The rookie / Rêve de champion réalisé par John Lee Hancock en 2002 avec le cousin cinématographique de Costner, Dennis Quaid).
Costner continue son chemin au coeur de l'Amérique contemporaine. Sa filmographie est certainement la plus cohérente, quelque-soit le genre.
Le western n'est pas mort : Forsaken (2015)
Forsaken (2015)
Après avoir mis de côté son arme et sa réputation de tireur d'élite, John Henry retourne dans sa ville natale afin de resserrer les liens avec son père.
Non le western n'est pas mort, en tous cas aux États-Unis où pratiquement chaque année sont produits (ou co-produits avec le Canada comme c'est le cas ici) des westerns pour le cinéma ou la télévision. En revanche, ce qui est vrai c'est que le genre semble ne plus intéresser que les américains (et quelques cinéphiles étrangers).
Avec Forsaken, le réalisateur Jon Cassar retrouve son acteur vedette de 24 heures chrono et propose un face à face des plus alléchants avec son père Donald Sutherland (jouant un révérend) pour le plus grand plaisir des spectateurs puisque le film brille avant tout pour ses quelques scènes intimistes entre le père et le fils dont un passage vraiment émouvant de contrition dans lequel Kiefer Sutherland démontre si nécessaire qu'il est un très bon acteur aussi.
En prime, le reste du casting n'est pas mal non plus. Brian Cox est le grand propriétaire arriviste typique du genre qui cherche à racheter de force les terres aux habitants d'une petite ville de l'Ouest. Mais y a également Michael Wincott, l'un des meilleurs méchants des années 90 (1492 : Christophe Colomb et le savoureux Guy de Gisbourne de Robin des bois prince des voleurs) ainsi que Demi Moore. A son sujet, je dois dire que cela fait très très plaisir de voir enfin une star quinquagénaire, ex sex-symbol de surcroit, qui tienne la route tant physiquement (elle semble avoir échappé au massacre de la chirurgie esthétique ou au moins avoir su l'utiliser avec intelligence) que par son jeu d'actrice.
La réalisation est correcte et l'histoire conventionnelle mais c'est un petit plaisir que les amateurs de western auraient tort de se priver.
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