jeudi 24 novembre 2016

Sauf le respect que je vous dois (2005)





La quarantaine, François Durrieux vit à Nantes avec son épouse, Clémence, et leur fils unique, Benjamin. Cadre supérieur dans une imprimerie locale, il se soumet sans broncher au rythme de travail soutenu imposé par le directeur, Dominique Brunner. Son ami Simon Lacaze, qui refuse de sacrifier sa vie privée, est d'ailleurs le seul employé à oser s'opposer à certaines des directives patronales...

Sauf le respect que je vous dois (titre d'une chanson de Georges Brassens), réalisé par Fabienne Godet est une œuvre un peu oubliée ou même passée un peu inaperçue à l'époque de sa sortie (2005, aucun souvenir pour ma part) alors qu'il bénéficie d'un très beau casting (Gourmet, Cotillard qui n'avaient certes pas la cote d'amour qu'ils ont aujourd'hui + Depardieu Julie et Dominique Blanc).
Il s'agit pourtant d'une représentation soignée et juste du monde violent (et parfois pervers) des petites entreprises, dans la veine du cinéma social des Dardenne et Stephane Brizé et monté comme un thriller de Pierre Jolivet (Jamais de la vie, encore avec Olivier Gourmet). Sans chichi de mise en scène, Sauf le respect que je vous dois est à l'opposé du totalement raté Carole Mathieu d'Isabelle Adjani sorti la semaine dernière et avec lequel il partage un sujet équivalent (le burn-out et la pression en entreprise). Les deux films virent à la tragédie mais le film de Fabienne Godet n'en rajoute jamais, il est plus subtile, et s'appuie sur de vrais personnages nuancés et non des caricatures.
Si le personnage de Marion Cotillard est un peu superflu (et on voit pour l'occasion l'énorme évolution de son niveau de jeu depuis 10 ans), tous les autres jusqu'aux petits rôles (notamment l'excellent Jean-Marie Winling et sa voix atypique) sont à l'unisson pour rendre réalistes cette entreprise.

Pas un grand film certes, plutôt un très bon téléfilm.