mercredi 17 septembre 2014

L’Amant de 5 jours (1961)

Suite de la complicité Cassel/De Broca après Les jeux de l’amour (1959), Le Farceur (1961), L’Amant de 5 jours (1961) précède Un Monsieur de Compagnie (1965). Pas vu ce dernier, mais je le préfère aux deux premiers. Peut-être grâce au reste du casting, notamment une Jean Seberg magnifique (j'ai toujours l'impression qu'elle a une perruque avec ses cheveux longs -d'ailleurs n'est-ce pas le cas- et sans son accent, je ne l'aurai peut-être pas reconnu et pourtant elle est à tomber), Perrier en cocu (faussement) imbécile et la toujours piquante et joueuse Micheline Presle, ici entre deux âges si je puis dire.

Bien que la fantaisie soit toujours bien présente, je trouve ce film plus équilibré, avec des moments de répit (comme tu l'as sous-entendu aussi). Dans Les jeux de l'amour par exemple (ou d'autres De Broca comme les Bebel), je suis rapidement soulé par la succession de délires fantasques. Là non pour le coup et même le personnage de Cassel semble est plus posé (et plus mélancolique) que précedemment.
Un moment de grâce par exemple, lorsque les deux "légitimes" respectifs (Perrier et Presle) dansent devant les deux amants (Cassel/Seberg) qui se regardent, une valse mélancolique en fond sonore. Ou encore lorsque François Perrier lui dit "Je ne veux pas de cage pour toi. Tu es faites pour l'air. Tu es si belle quand tu rentres". La musique est parfaire à chaque fois pour amplifier cette mélancolie latente.

Ce mélange de mélancolie et de fantaisie m'a fait pensé au Fanfan d'Alexandre Jardin (dans lequel on retrouve également Micheline Presle et avec un très bon Vincent Pérez) que j'aime beaucoup. Ce ne serait d'ailleurs pas étonnant que Jardin ai eu comme modèle De Broca pour qui il a travaillé à peine deux ans (Les clés du paradis,1991) avant de le réaliser.

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mardi 16 septembre 2014

The Devil Thumbs A Ride (1947)

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The Devil Thumbs A Ride (1947)


Je sais maintenant précisément d'où vient cette image de Lawrence Tierney..
Le serpent guette sa proie dans un garage, prêt à profiter de la naïveté d'un jeune américain bien tranquille ayant juste un peu trop profiter d'une soirée de célibat provisoire avant de reprendre la route pour rejoindre sa jeune femme. Tierney profite de ce petit écart pour embarquer le jeune homme particulièrement crédule (et deux jeunes femmes par la même occasion) dans sa fuite après un hold up, en lui proposant de prendre le volant pour lui éviter une amende pour conduite en état d'ivresse..

Les ficelles sont souvent (très) grosses mais le film est sec (1h02) ce qui est appréciable. D'une soirée un peu trop arrosée suit un petit mensonge par téléphone à la maison (pour ne pas dire a sa femme qu'il se trouve dans un chalet en compagnie de deux jeunes femmes) puis de gros ennuis avec la police lorsqu'un motard de la police est volontairement renversé par Tierney.

C'est encore par l'alcool que le gangster se débarrasse d'un veilleur de nuit. Moralité, l'alcool c'est pas bien !

Le repaire du forçat (Deep Valley) 1947


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Ida Lupino est absolument FA BU LEUSE dans ce film.
Peut-être bien son interprétation la plus touchante et juste. Ce n'est pas exactement un rôle d'attardée mentale ou de neuneu, plutôt un rôle à la "Carrie" de De Palma, d'une jeune femme trop sensible et introvertie, victime d'un environnement familiale malsain, de la guerre que se livrent ses parents. Bon OK, elle n'a objectivement plus 15 ans, mais dans un lieu isolé de l'Amérique du début du siècle (une route est pour la première fois en construction justement), on peut adhérer à ce postulat. De mémoire, Gene Tierney dans La Route au tabac de John Ford avait un rôle plutôt proche de sauvageonne illettrée. Mais son rôle évolue progressivement et effectivement "plus le film avance et plus elle est sublime".

Face à Ida, l'acteur Dane Clark au look de jeune Yves Montand, est très bon. Il arrive parfaitement à alterner les sentiments de tendresse, lassitude et de violence latente prête à exploser.
En ce sens son interprétation est proche de celle de Burt Lancaster dans Kiss the Blood off my Hands (Les amants traqués) même si tout de même j'ai une préférence pour ce dernier, l'un des mes acteurs fétiches. Les deux films sont d'ailleurs très proches. Burt est davantage dans l'explosion, Dane dans le desespoir. Les deux ont une chance de rédemption par l'amour.

Ce film noir, car il s'agit bien pleinement d'un film noir pour moi, d'un film noir champêtre dirons nous, est à voir absolument pour tout fan de cette très grande actrice !

Je remets ici le lien vers le texte complet de Kiemavel, texte qui s'apprécie d'autant plus lorsqu'on a vu le film, diffusé sur TCM il y a quelques temps, en attendant une hypothétique sortie dvd.



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