lundi 5 octobre 2020

Jumbo (2020)

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Jumbo (2020) traite de la rencontre amoureuse et orgasmique entre une jeune femme et .. un manège de fête foraine.

Ce premier film franco-belge de la réalisatrice Zoé Wittock, visuellement très soigné devait sortir le 18 mars, avant d'être repoussé jusqu'en Juillet et finalement sortir en catimini. Audacieux dans son sujet et dans sa forme, il flirte allègrement avec le loufoque et frôle à plusieurs moments le ridicule. Et pourtant, pourtant, ce genre de cas existe bien, ça s'appelle même l'objectophilie.
Noémie Merlant semble rajeunie pour l'occasion (à mille lieux de son rôle très adulte dans Curiosa) et s'est composé un personnage naïf et farouche (peut-être un peu autiste). Emmanuelle Bercot joue sa mère, un personnage outrancier comme ça devient son habitude. Mais elle apporte de la légèreté bienvenue et une dimension comique et fantaisiste qui contrebalance l'absurde des situations.
On pourra penser à La forme de l’eau, Christine de Carpenter (l’horreur en moins), éventuellement même Under the skin à l’occasion d’une scène visuellement radicale).
A travers la poésie recherchée, il est question de recherche d'identité (le film s'inscrit ainsi dans le mouvement actuel sans tomber dans ses outrances), de relations mère-fille, de relations entre hommes et femmes.
Au final, un film imparfait et pas totalement abouti mais qui ose des choses tout en restant léger et accessible, trouvant ainsi un équilibre appréciable. Il mérite le coup d'oeil.

The Keeper (2020)



The Keeper (2020)

A la fin de la Seconde guerre mondiale, Margaret se rend dans un camp de prisonniers près de Manchester avec son père. Ce dernier, entraîneur de l’équipe de foot locale, repère un soldat allemand, Bert Trautmann. Impressionné par les prouesses du jeune homme dans les buts, il parvient à le faire sortir du camp pour l’intégrer à son équipe..

David Kross, le petit gamin de The reader a bien grandit. Cet excellent acteur allemand joue désormais les prisonniers de guerre dans cette co-production anglo-allemande.
Avec également une formidable actrice au regard qui tue, la britannique montante Freya Mayor qui travaille chez nous de temps en temps (par exemple, dans L’empereur de Paris, dans le film de Joann Sfar La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusilqui l’a lancé et plus récemment dans la série ARTE Il était une seconde fois avec Gaspard Ulliel). Personnellement, je suis totalement sous le charme, d’autant plus qu’elle parle parfaitement le français (elle a grandit en France) et est très désireuse de travailler pour le cinéma français.

Ce très beau film sur le gardien star de Manchester City des années 50, Bert Trauttman, est l’occasion d’aborder le sujet de la difficile réconciliation anglo-allemande d’après guerre et la difficulté de panser les plaies. A cet égard, le film fait écho au Frantz de François Ozon. Dans le milieu du football. Le scénario peut sembler convenu au départ mais réserve quelques surprises. En outre, s’il aborde un sujet grave (les crimes de guerre, la dénazification, la haine entre les peuples), il n’est pas dénué d’humour, ni de tension dramatique. La photographie est chaude et la reconstitution très soignée. J’aime beaucoup.