Quelques mots sur cet acteur que j'adore (Bugsy et La Fièvre dans le sang dans mon Top100, l'hilarant et capra-ien Bulworth pas très loin, Love affair puis le méconnu Las Vegas, un couple, sans oublier bien sûr John McCabe, Reds et Bonny and Clyde), qui depuis la disparition de Paul Newman représente pour moi l'héritier d'une cool attitude classique (après lui, ce sera Kevin Costner).
Sous ses allures de playboy à la réputation sulfureuse il a démontré dès ses débuts une personnalité, un point de vue et un savoir-faire hors du commun. En outre, il a un don naturel pour la comédie.
A 77 ans, le bougre ne jette pas l'éponge. Après de longues années d'absence , il est plus actif que jamais puisqu'il est réalisateur, scénariste et producteur d'un film annoncé depuis longtemps sur la dernière histoire d'amour du milliardaire Howard Hugues.
C'est quoi Warren Beatty ?
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De son premier grand rôle au cinéma (La fièvre dans le sang, 1961) jusqu'à Bulworth (1998), il aura cherché et fuit avec la même ardeur les feux des projecteurs. Irrésistible incarnation du mâle américain et collectionneur de femmes, l'acteur-producteur-scénariste et finalement réalisateur oscarisé Warren Beatty incarne à lui seul le génie, la candeur et les excès d'Hollywood.
Devenu, dès l'âge de 30 ans, grâce à «Bonnie and Clyde», prince de ce royaume du cinéma qu'il a passionnément voulu conquérir, il mettra la même obstination à se dérober à ses diktats, se réfugiant dans le silence à intervalles réguliers et rejetant projets et rôles.
Sa flamboyante carrière se lit à l'aune de cette ambivalence, à l'image de la brève campagne à l'élection présidentielle de 2000 que cet homme de gauche entame avec fougue puis abandonne subitement, sans donner d'autre raison que son envie d'être ailleurs.
Avec, peut-être, une exception : «Reds», son deuxième film en tant que réalisateur, couronné d'un Oscar en 1981. Peut-être ce perfectionniste, capable de travailler des années sur un projet qui lui tient à cœur, n'est-il devenu star que pour convaincre les studios de faire du journaliste communiste John Reed, épouvantail de l'Amérique, le héros d'une éblouissante fresque hollywoodienne. C'est l'une des séduisantes hypothèses avancées par Olivier Nicklaus dans ce portrait romanesque, à la mesure de son sujet, composé exclusivement d’images d’archives et de séquences d’animation, qui traverse quarante ans de cinéma, entre modernité et nostalgie.
Pendant vingt ans, Warren Beatty a été le roi de Hollywood, un statut entériné par son Oscar décroché en 1981.
Tel un caméléon, Beatty a su en effet brillamment enchainer les métamorphoses : playboy, jeune premier à succès, producteur, et réalisateur.
En dépit de ces réussites éclatantes, au fil du temps, Beatty s’est mis à tourner un visage de plus en plus ombrageux au monde du cinéma, jusqu’à se faire particulièrement rare ces vingt dernières années.
Beatty vient de mettre un point final à ce qui sera certainement son film-testament, un biopic sur les dernières années du nabab Howard Hughes.
FILMOGRAPHIE
1959 : Dobie Gillis (série télévisée) : Milton Armitage
1961 : Le Visage du plaisir (The Roman Spring of Mrs. Stone) de José Quintero : Paolo di Leo
1961 : La Fièvre dans le sang (Splendor in the Grass) d'Elia Kazan : Bud Stamper
1962 : L'Ange de la violence (All Fall Down) de John Frankenheimer : Berry-Berry Willart
1964 : Lilith de Robert Rossen : Vincent Bruce
1965 : Promise Her Anything d'Arthur Hiller : Harley Rummell
1965 : Mickey One d'Arthur Penn : Mickey One
1966 : Le Gentleman de Londres (Kaleidoscope) de Jack Smight avec Susannah York : Barney Lincoln
1967 : Bonnie et Clyde (Bonnie and Clyde) d'Arthur Penn : Clyde Barrow (également producteur)
1970 : Las Vegas, un couple (The Only Game in Town) de George Stevens : Joe Grady
1971 : Dollars de Richard Brooks : Joe Collins
1971 : John McCabe (McCabe & Mrs. Miller) de Robert Altman : John McCabe (également scénariste[réf. nécessaire])
1974 : À cause d'un assassinat (The Parallax View) d'Alan J. Pakula : Joseph Frady
1975 : La Bonne Fortune (The Fortune) de Mike Nichols : Nicky Wilson
1975 : Shampoo de Hal Ashby : George Roundy (également scénariste et producteur)
1978 : Le ciel peut attendre (Heaven Can Wait) de lui-même : Joe Pendleton / Leo Farnsworth / Tom Jarrett (également scénariste producteur)
1981 : Reds de Warren Beatty : John Silas « Jack » Reed (également scénariste producteur)
1987 : Ishtar d'Elaine May : Lyle Rogers (également producteur)
1990 : Dick Tracy de lui-même : Dick Tracy (également producteur)
1991 : Bugsy de Barry Levinson : Ben « Bugsy » Siegel (également producteur)
1991 : In Bed with Madonna (Madonna: Truth or Dare) d'Alek Keshishian : lui-même
1994 : Rendez-vous avec le destin (Love Affair) de Glenn Gordon Caron : Mike Gambril (également scénariste et producteur)
1998 : Bulworth de lui-même : Jay Billington Bulworth (également scénariste et producteur)
2001 : Potins mondains et amnésies partielles (Town & Country) de Peter Chelsom : Porter Stoddard
2015 : Howard Hugues projet (également réalisateur, scénariste et producteur)
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