La vita davanti a sé d’Edoardo Ponti
La vie devant soi (2020) marque le dernier retour de la grande Sophia Loren pour cette seconde adaptation du roman de Romain Gary/Ajar. Après Martin Éden l’année dernière, les italiens adaptent brillamment dans l’Italie contemporaine un best-seller étranger, à travers travers le personnage de momo, mineur isolé émigré africain, avec Madame Rosa, vieille femme juive italienne rescapée des camps de la mort.
La réalisation de Ponti (son propre fils donc) est sobre mais très soignée grâce à une très belle photographie, excepté une faute de goût, la création d’une lionne (imaginaire) par informatique qui n’était vraiment pas nécessaire et qui fait un peu sortir du film pour qui est regardant.
Les Misérables de Victor Hugo sont omniprésents par les temps qui courent. Ici, on appréciera le clin d’œil aux chandeliers avant que le roman n’apparaisse lui-même par la suite.
On appréciera également la grande sobriété du film notamment lorsque Auschwitz est évoqué (le gamin se demande pourquoi Madame Rosa est tatouée au bras, un autre gamin lui explique alors que c’est le code de sa batcave.. fossé des générations..). Madame Rosa ne cherchera même pas à lui expliquer ce qu’était Auschwitz (« Tu ne sais pas ce que c’est et c’est mieux comme ça »).
Pour le reste, l’essentiel est évidemment dans la relation entre le gamin et la vieille dame. Sophia est excellente et ne s’épargne rien. Ni de jouer immobile sous la pluie, ni de paraître très peu à son avantage, cheveux défaits, pas maquillée mais tout de même digne et élégante avec peu de choses. Si c’est un adieu définitif, c’est une sortie par la grande porte. Tout juste pourra t’on trouver l’affection des deux personnages un brin trop angélique ou rapide. Tout dépendra du spectateur..
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