lundi 4 avril 2016
Du haut de la terrasse (1960)
Du haut de la terrasse (1960)
Gros plaisir coupable devant ce From the terrace, mélo réalisé par Mark Robson en DeLuxe Color et troisième film du couple Paul Newman/Joanne Woodward avec également la fragile Ina Balin (qui reçut une nomination aux Globes pour le film) ainsi que Myrna Loy, vieillie mais reconnaissable au premier coup d’œil et irrésistible (dans le sens affectif du terme). Quelle excellente idée que de lui avoir fait jouer la mère de Paul Newman ! Leur parenté artistique est évidente à l'écran. En peu de scènes, Myrna Loy marque les esprits par sa composition d'une mère alcoolique qui n'ose plus regarder son fils dans les yeux.
Le scénario est adapté d'un roman de John O'Hara qui s'était fait une spécialité des histoires "mondaines" (Butterfield 8, Pal Joey sont également tirés de ses écrits).
J'ai retrouvé dans ce film des thématiques et une ambiance qui m'ont fait beaucoup pensé à La Fièvre dans le sang de Kazan sorti quelques mois après. Le poids des conventions sociales, le patriarcat et la confrontation avec le père, les choix de vie, les sacrifices, la course à la réussite sociale.. En cette fin des années 50, Paul Newman semble être abonné aux rôles de jeunes héritiers de la bourgeoisie américaine (du Sud dans La chatte sur un toit brulant ou de Philadelphie comme le Tony Lawrence de "The Young Philadelphians" et le Alfred Eaton de From the terrace. Ce dernier est un opportuniste issu de la moyenne bourgeoisie de Philadelphie, consummé par la soif de réussite et le désir de surpasser le père, objectif promis à la jeunesse en cet après-guerre où le rêve américain est offert à tous.
C'est un personnage attachant car il est à la fois ambitieux mais sans illusion et si c'est un opportuniste, ce n'est pas un arriviste prêt à tout. Sa rencontre avec Mary St. John alias Joanne Woodward lui ouvre les portes du grand monde mais ses sentiments semblent non faints. On aime Newman ou pas et à ce titre ceux qui ne sont pas fans de l'acteur pourront trouver son jeu un peu toujours le même et maniéré (La chatte sur un toit brulant) dans ces années là. Ce n'est pas mon cas.
Quant à Joanne Woodward, je trouve que c'est une actrice qu'on apprécie progressivement (c'est le cas pour moi quoiqu'il en soit), n'ayant pas le physique ravageur de ces concurrentes de l'époque. Ici en héritière délaissée par son mari trop occupé par les exigences de sa carrière, elle est vraiment parfaite. On a à la fois de l'empathie malgré son manque de compassion et son égocentrisme de fille à papa trop gâtée par la vie.
Bien entendu, les scènes entre Newman et Woodward profitent de l'alchimie du couple. C'est un grand plaisir de les voir tant dans les scènes de séduction (la première, sur la terrasse, est délectable, Newman ayant une façon bien à lui pour conquérir la demoiselle) que dans les scènes de ménage. En revanche la mise en scène de Robson ne brille pas pour les scènes de romance avec la gentille et quelque-peu transparente Ina Balin, mais cette transparence relative ne déssert pas le récit, bien au contraire.
A signaler également une belle musique romantique de Elmer Bernstein.
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