Take One False Step (1949)
Réalisation: Chester Erskine
Scenario : Irwin Shaw
Avec : William Powell, Shelley Winters, Marsha Hunt, Dorothy Hart
Take One False Step, ou litteralement "attention aux faux pas" est un film noir qui démarre par un curieux générique, totalement hors sujet, qui annonce une comédie. A se demander si les responsables et les personnes en charge ont vu le film ou même lu le script, ou s'ils se sont simplement arrêté à la lecture du casting : William Powell = comédie ??
C'est pourtant bien d'un thriller dont il s'agit. Le film fait partie de la catégorie des films noirs que j'appelle les jememetsdanslamerdetoutseulaulieudalleralapolice. L'intrigue se déroule quelques années après la fin de la guerre. A la faveur d'un voyage à Los Angeles à la recherche de fonds pour un nouvel établissement, Andrew Gentling/William Powell, un professeur universitaire distingué et bien sous tous rapports rend une visite de courtoisie à une ancienne amie (Shelley Winters, qu'on a rarement vu aussi mince) assidument fréquentée pendant la guerre. Il est fortement suggéré que les deux ont été amants et que leurs trajectoires se sont éloignées par la suite. L'un a tourné la page, s'est fait une situation et s'est marié tandis que l'autre n'a pas évolué et regrette desormais "le bon temps" des années 1942-1945. Après une visite de courtoisie, Powell rejette les avances de Shelley Winter et celle-ci quitte sa voiture et part seule déambuler dans les rues en pleine nuit, emportant avec elle l'écharpe de Powell. Tout en serait resté là si le lendemain il n'apprenait le meurtre de cette dernière. A l'occasion d'une scène avec le doyen de l'université, on comprend qu'on ne rigole pas avec les bonnes moeurs en ces temps d'après guerre. Celui-ci ne tolére aucun écart de ses subordonnées dans leur vie privée qui doit être exemplaire. Ainsi lorsque Powell découvre le meurtre à la une des journaux, il trouve contraint de dissimiler les preuves de sa visite à la victime.. Il faut garder en tête le corsetage de la société américaine de l'époque pour admettre ce point de départ, car évidemment il aurait été tellement plus simple pour Powell de simplement aller s'expliquer à la police.
Dans ce genre (même si les personnages n'ont rien à voir), le Quicksand (1950) de Mickey Rooney était bien plus réussit, néanmoins Take One False Step se suit sans déplaisir en dépit d'un scénario alambiqué et d'une fin bien compliquée pour pas grand chose. en outre, il y a également un manque flagrant d'alchimie entre un Powell plus aussi fringuant que dans ses comédies d'avant guerre et une jeune Shelley Winters. Mais cela s'avère de circonstance puisque les personnages eux-même n'ont justement plus rien en commun, la guerre passée. La présence de Masha Hunt y est pour beaucoup. Elle semble d'ailleurs ne pas être vraiment sortie de son rôle dans Kid glove killer (L'assassin au gant de velours) tant sa dynamique est proche. Elle est l'alliée fidèle qui aide le personnage masculin à se disculper.
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