dimanche 11 janvier 2015

The show (1927) de Tod Browning

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C'est un étonnant John Gilbert auquel on a affaire dans ce film à petit budget qui s'apparente à un pré-film noir. Un personnage cousin d'ailleurs du Tyrone Power de Nightmare Alley d'Edmund Goulding et surtout du Charles Farell de Liliom (1930) de Frank Borzage qui a d'ailleurs pratiquement la même tenue que Gilbert ici (faut-il y voir un clin d’œil ou bien était-ce une tenue tellement typique de ce genre d'acteur/animateur de foire ? I don't know.).
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Un rôle courageux et diamétralement opposé de celui qu'il tient dans La grande parade ou dans les films de Garbo. Un rôle sombre (un rôle qu'on aurait facilement imaginé pour Lon Chaney), un type pas sympathique du tout durant pratiquement tout le film, bon à rien, arriviste macho et arrogant qui convoite la fille du berger pour son argent et qui est suspecté du meurtre du père de celle-ci. Mais Renée Adorée l'aime malgré tout, est là pour le remettre dans le droit chemin et surtout veille au grain pour refroidir les femmes qui lui tournent un peu trop autour !

Le duo Gilbert-Adorée est reformé pour le bonheur des spectateurs tant leur complicité et leur alchimie rend bien à l'écran.
Mais ici l'ambiance est lourde et sombre, à mille lieux de la légèreté des scènes drôles ou romantiques du couple dans La grande parade.
En prime, le grand Lionel Barrymore qui incarne "The Greek", un gangster mafieux doublé d'un homme jaloux et brutal qui a des visés sur la belle Renée qu'il considère comme sa propriété. Il va tenter à plusieurs reprises de tuer ce rival qui le gêne.

Tout ce petit monde gravite autour du show, un spectacle du carnaval de Budapest, dans lequel ils jouent des scènes exotiques ou bien exposent des monstres (la femme araignée, la femme sans corps, etc). Pas de doute on est chez Tod Browning, comme un aperçu du futur Freaks.

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Dans ce spectacle, le personnage de Gilbert joue Saint Jean-Baptiste tandis que le personnage de Renée Adorée joue Salomé.
L'actrice française (née à Lille en 1898) brille une nouvelle fois à l'écran, beauté typique de l'époque. Ses yeux sont éclatants et ses rondeurs sont mises en valeur lors d'une scène de danse du ventre pour le plus grand bonheur des spectateurs dans le film et en dehors du film.

Le personnage de Gilbert s'appelle Cock Robin ce qui fait plutôt sourire, mais ce n'est rien comparé à la scène de l'iguane présenté comme une bête extrêmement dangereuse dont la morsure est instantanément mortelle. Barrymore se servira d'ailleurs de cet animal importé de Madagascar pour tuer son rival..

Pour l'anecdote, au générique de la restauration du film on découvre que la musique est.. de Hans Zimmer.

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