jeudi 24 décembre 2020

L'œuvre sans auteur (2018) de Florian Henckel von Donnersmarck

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L'œuvre sans auteur (2018) de Florian Henckel von Donnersmarck

A Dresde en 1937, le tout jeune Kurt Barnet visite, grâce à sa tante Elisabeth, l’exposition sur "l’art dégénéré" organisée par le régime nazi. Il découvre alors sa vocation de peintre mais sa tante est alors internée pour de légers troubles mentaux.
Dix ans plus tard en RDA, étudiant aux Beaux-arts, Kurt peine à s'adapter aux diktats du "réalisme socialiste ». Tandis qu'il cherche sa voix et tente d’affirmer son style, il tombe amoureux d'Ellie. Kurt ignore que le père de celle-ci, le professeur Seeband, médecin influent, est impliqué dans l'envoi de sa tante dans les camps nazis..


Voici un nouveau grand film que nous propose le cinéma allemand et Florian Henckel von Donnersmarck qui signe son retour en grâce après son piteux passage hollywoodien. Encore un film sur les nazis ? Oui, et pourtant le spectateur ne sait jamais totalement vers quoi il va. Après une première partie pesante mais captivante durant laquelle le spectateur se situe en terrain connu (le destin tragique des faibles dans l'Allemagne nazie), la seconde partie s'avère plus flottante et ambiguë, les actions et les pensées des personnages plus obscures. C'est pourtant ce qui fait la force de ce film et qui le soustrait de tout conformisme. Comme dans La vie des autres, le réalisateur nous montre le destin de gens simples broyés par un système totalitaire dans lequel l’innovation artistique n'a pas sa place.
Sebastian Koch dans un rôle à contre-emploi (une enflure d'exception) est une nouvelle fois formidable et confirme qu'il est l'un des plus grands acteurs européens actuels. Dommage de ne pas le voir plus souvent. Le jeune Tom Schilling qui joue le jeune peintre parait bien palot en comparaison mais on mettra ça sur le compte de son rôle apathique. Et Paula Beer suscite toujours une grande sympathie.

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