samedi 8 mars 2014

Hommes sans loi « King of the underworld » (1939) de Lewis Seiler

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Hommes sans loi « King of the underworld » (1939) de Lewis Seiler

L’argument :
Un chirurgien est tué lors d'un assaut de police contre la bande de gangsters avec laquelle il s'était peu à peu lié, arrondissant ainsi ses fins de mois en soignant les blessés réguliers. Sa femme (Kay Francis), docteur également, est accusée par un procureur arriviste et populiste de faire partie de la bande et doit dès lors se disculper.

Voici le premier film noir comique à l’insu de son plein gré !

Le « King of the underworld », c’est ce que prétend être Bogart/Joe Gurney dans ce film. En fait, un truand fasciné par Napoléon, le citant à chaque fois qu’il en a l’occasion pour justifier chacune de ses actions ou avant d’abattre un type. Au point qu’il s’imagine le titre de « Napoleon of crime » lorsqu’il engage un journaliste au chômage pour être son biographe (joué par le très bon James Stephenson, acteur décédé prématurément à l’aube de la notoriété). Ce dernier ne manque pas d'ailleurs de s'amuser de la mégalomanie et de la fin inéluctable qu'il promet au caïd.

Bogart arrive à jouer un personnage un peu stupide et ridicule sur les bords tout en étant suffisamment charismatique pour être crédible en chef de bande mafieuse. On est en 1939 et l’acteur n’est pas encore tout à fait la grande star qu’il s’apprête à devenir.. mais il n’en a jamais été aussi près et ce rôle (proche du Duke Mantee de Petrified Forest) devait lui permettre d’accroître encore sa notoriété bien qu'il ne soit pas à la hauteur du talent de l'acteur. Les choses ne vont pas tarder à changer.

A l’inverse, Kay Francis termine avec ce film SA grande décennie. Elle a 34 ans et son étoile déjà pâlie. Les temps changent.
L’un comme l’autre s’apprêtent à changer de statut à l’aube de la décennie suivante. Deux trajectoires inverses..

Bien que plaisant à regarder, le problème de ce film (ou l'intérêt, selon votre humeur) est qu’il frôle souvent le ridicule (circonstances peu crédibles, scènes ridicules, personnage ridicule), ou même y tombe les deux pieds dedans.



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A ce titre, la dernière séquence est savoureuse. Je vous la décrit : pour faire arrêter Bogart/Joe Gurney et sa bande et par la même occasion se disculpée vis-à-vis de l'ordre des médecins, Kay Francis fait croire que Bogart va devenir aveugle si elle ne lui verse pas dans les yeux un sérum de sa préparation, ainsi qu’à sa bande qui pourrait être contaminée. Méfiant, Bogart demande à ce qu’elle fasse un essai sur le romancier qu’il a embauché pour écrire ses mémoires, puis accepte. Au bout de quelques minutes, toute la bande devient aveugle et Kay Francis tente de s’échapper avec le romancier pendant que la police (qu’elle a préalablement fait appeler) arrive. S’en suit un jeu du chat et la souris avec un Bogart hargneux mais aveugle, tirant partout et avançant comme un somnambule, se cognant en pourchassant la docteur et son romancier biographe dans la maison, alors que la police intervient..

Hommes sans loi est une sorte de remake de Dr. Socrates que William Dieterle réalisa en 1935 avec Paul Muni et Ann Dvorak. Film que je n’ai pas vu mais qui est peut-être meilleur.. à deux exceptions près : il n'y a ni Bogart ni Kay Francis!

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