jeudi 20 août 2015

Viviane Romance dans : L'Esclave blanche (1939)

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Dans L'Esclave blanche, drame exotique de 1939, Viviane Romance, alias Mireille, une jeune parisienne moderne et de caractère, va de surprise en surprise lorsque, après avoir épousé par amour un diplomate turc occidentalisé, et suivit son mari dans son pays d'origine la Turquie elle découvre petit à petit le sort réservé aux femmes.
D'emblée, elle se confronte avec sa nouvelle belle-mère qui pousse son fils à parler fermement à son épouse plutôt qu'à lui parler d'égal à égal comme il l'a toujours fait jusque là. Elle se révolte ensuite lorsqu'elle découvre que sa jeune belle-sœur d'à peine 14 ans doit épouser "un vieux barbu", le pacha en personne (Saturnin Fabre!).
Lorsqu'elle fait irruption dans une salle remplie d'hommes, elle crée un scandale qui oblige son mari à monter le ton contre elle.
Mais elle prend tout cela au début avec légèreté et rigolade. "Oh, on va me couper la tête avec un grand sabre!" s'amuse t-elle devant son mari, allant même jusqu'à fermer les yeux, à contre cœur tout de même, lorsque son mari accepte la seconde femme (Mila Parély) que le sultan lui fait en cadeau.

Dalio : "Alors tu penses que nos mœurs sont différents ? C'est vrai que dans ton pays on épouse qu'une femme à la fois.. mais plusieurs successivement".

Après Les lettres persanes mais avant Angélique et le sultan et bien plus tard Jamais sans ma fille, Viviane Romance, très loin pour l'occasion des rôles de femme fatale ou de garce dans lesquels on cherchait à l'enfermer, s'avère très convaincante en femme amoureuse mais indignée, prise au piège en pays musulman. L'exotisme du sujet est propice à un réquisitoire féministe contre le patriarcat. Elle va dès lors tenter de s'échapper.. Le dénouement sera un peu facile mais on aura passé un agréable moment par la même occasion.

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Au casting, on trouve donc Saturnin Fabre en Djemal Pacha le Boucher mais également Marcel Dalio, méconnaissable avec la barbe en sultan Soliman, ainsi que Mila Parély (Geneviève de Marras, la maîtresse de Dalio dans La règle du jeu).
Dalio partage donc une nouvelle fois l'affiche avec Viviane Romance après La maison du maltais (1938), Naples au baiser de feu (1937) et avant La Tradition de minuit (1939) et Maya (1949). Les deux acteurs étaient bien parmi les plus en vue et sollicités en cette fin des années 30 et tout deux auront à subir, de manière très differente, les contrecoups de la guerre.

Viviane Romance verra des projets de films majeurs annulés, pour Renoir, Duvivier mais surtout un Facteur sonne toujours deux fois préparé par Marcel Carné et qui aurait été mémorable avec Jean Gabin. C'est les américains qui le feront finalement ..
Dalio lui se réfugiera en Amérique tourner dans des productions aux côtés d'excusez du peu : Jennifer Jones, Edward G. Robinson, Charles Boyer, Barbara Stanwyck, Gene Tierney, Walter Huston, Victor Mature, Betty Grable, Edward G. Robinson, Laraine Day, George Sanders, Joan Fontaine, Rita Hayworth, Ginger Rogers, Lauren Bacall, et bien sûr Humphrey Bogart et Ingrid Bergman dans Casablanca.

A la supervision du film (réalisé officiellement par Marc Sorkin), Romance retrouve également le grand G.Wilhelm Pabst deux ans après Mademoiselle Docteur/Salonique Nid d'Espions.

J'ajoute ce commentaire de mon ami Henri Danty : Viviane Romance très à l'aise dans les rôles naturalistes qui lui sont confiés jusque lors séduit son public lequel est déçu quand elle interprète le rôle d' une femme du monde fût elle féministe , rebelle ou insoumise.Le film à sa sortie, sera bien accueilli;,son retour étant très attendu. Elle sera pressentie par Marcel Carné dont le projet est de réunir Gabin et Romance dans "Le Facteur sonne toujours deux fois" dont il a acquis les droits.Il se rend sur le plateau de l'Esclave Blanche mais rencontre G.Flamand, le mari de la star lequel exprime ses prétentions de remplacer Gabin pressenti et fait capoter le projet. Viviane n' en saura rien......Une série de malentendus ruineront sa carrière mais Carmen sera un triomphe.

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