lundi 24 août 2015

Viviane Romance dans : Le Puritain (1938)



Le Puritain (1938)


Réalisation : Jeff Musso
Avec : Jean-Louis Barrault, Viviane Romance, Pierre Fresnay
Scénario : d'après le roman de Liam O'Flaherty
Durée: 81'

Ferriter est un jeune journaliste puritain à l'extrême. Révolté par l'attitude d'une femme à la moralité douteuse, il la poignarde une nuit après s'être glissé dans sa chambre.
Le commissaire chargé de l'affaire est sur sa piste mais n'a aucune preuve contre lui. Un soir, le désespoir pousse Ferriter à déambuler dans les rues. Il y rencontre Molly, dont la beauté et l'immoralité lui inspire un mélange de fascination et de répulsion.


Jean-Louis Barrault (Ferriter) est de tous les plans dans ce drame/policier. Mais ce sont les deux seconds rôles principaux qui crèvent l'écran : Pierre Fresnay et une Viviane Romance qui fait des ravages lorsqu'elle apparait dans le rôle d'une fille des rues au bout de 3/4h croisant le chemin de Jean-Louis Barrault perdu en plein Sodome. On ne la verra que 20 minutes mais impossible de l'oublier.

Le film est un thriller à la Clouzot avant l'heure, mettant en scène, outre Barrault et Romance, un Pierre Fresnay savoureux déjà dans les habits du commissaire Wens qui feront sa gloire (Le dernier des six, L'assassin habite... au 21). Il s'appelle ici Commissaire Lavan, mais tout y est déjà. Clouzot n'a eu qu'à reprendre un personnage pratiquement clef en main.
L'atmosphère y est poisseuse et la présence au casting du visqueux Jean Tissier (que l'on retrouvera dans les deux Clouzot face à Fresnay) accroit encore plus cette impression. Fréhel est également de la partie.

Barrault porte le film sur ses épaules. Il en fait beaucoup (un peu trop à mon goût à vrai dire, mais c'est sans doute le genre de performance qui devait impressionner à l'époque) en fanatique intégriste catholique en proie à une descente aux enfers.
Devenu aigri depuis qu'il crève de jalousie pour une voisine de palier, il dit, au cours de son duel psychologique avec Fresnay, avoir découvert l'hypocrisie de notables, "des canailles" "qui cachent leurs ambitions personnelles sous le masque de la morale et du patriotisme". Il y est vaguement question de société secrète (une allusion aux groupuscules d'extrême droite actifs dans les années 1930 ?) mais on en saura pas plus. Comme ils ont refusé de soutenir sa plainte contre un fils de bonne famille aux mœurs légères, il agit cette fois de lui-même, persuadé de suivre des instructions divines..
Un sujet qui avait sans doute vieilli un temps mais qui sonne malheureusement d'actualité aujourd'hui.

Réalisé par Jeff Musso (pas manchot à priori, il y a dans ce film un sens du cadre assez exceptionnel je trouve) qui ne fera pas grand chose d'autre (excepté Dernière jeunesse, avec Jacqueline Delubac, Pierre Brasseur et Raimu), le film reçut le prix Louis Delluc en 1938.




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