samedi 21 septembre 2013

Age of Consent (1969)


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Difficile au premier abord de réaliser que ce film est celui du maitre du Technicolor et auteur des Chaussons rouges et de Colonel Blimp tant ce film semble différent. Avant-dernier film de Michael Powell, Age of consent est stylistiquement beaucoup moins puissant mais n'en ai pas moins un très très bon film. A cela essentiellement deux raisons : James Mason (en mode 'vacances' comme on l'a rarement vu) Et Helen Mirren (alors inconnue et dont c'est le premier film à 24 ans) absolument incroyable dans ce rôle de sauvageonne qui s'éveille à elle-même par le regard d'un peintre dépressif, qui lui aussi retrouvera la vie (dans tous les sens du terme..) et l'inspiration.

Les seconds rôles en revanche sont totalement déphasés et grand-guignolesques (la grand-mère ressemble à une sorcière de Walt Disney, le pote/escroc joué par Jack McGowran, à un gentil couillon et Frank Thring sorti tout droit de Ben-Hur) comme s'il y avait deux films en un.. l'un burlesque (avec Godfrey le chien notamment, qui ferait pâlir Uggie de jalousie) et l'autre intimiste.

On pense un peu au Sauvage de Jean Paul Rappeneau tellement les thématiques de départ sont proches (comme Montand dans Le Sauvage, Mason est un artiste qui a perdu l'inspiration et le goût de vivre en société). Néanmoins, si Rappeneau privilégie la comédie, Powell lui verse davantage dans le naturalisme (des décors de lagon magnifiques) et la sensualité (si on m'avait dit que je trouverai un jour sexy en diable l'actrice de The queen et de Mosquito Coast..).
Son évocation de la fin de vie du peintre australien Norman Lindsay (mort en.. 1969 justement) est un prétexte pour filmer décors et corps comme un artiste, et en ce sens on retrouve le Powell du Narcisse noir ou du Voyeur.
Au contraire du personnage de Mason, Helen Mirren/Cora est une jeune fille totalement nature mais terriblement attachante (censée être mineure alors que Mirren a 24 ans, mais son talent fait le reste) et qui ne rêve que de partir de son île paradisiaque pour aller à la ville (Brisbane) faire coiffeuse, et surtout s'émanciper de sa grand-mère hystérique et rétrograde.

Au final, c'est donc typiquement le genre de film imparfait mais pour lequel on peut avoir beaucoup d'affection.
C'est en même temps un feel good movie.. vous en avez marre de la vie contemporaine et des cons ?.. gardez espoir, une éclaircie peut toujours arriver et la vie reprendre le dessus. Le soleil est d'ailleurs un acteur à part entière du film, il est même représenté par une scie circulaire !

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Dispo en Z1 avec STF.

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