La course au mari (Don Hartman – 1948)
Un mot rapide sur cette comédie gentillette dont le titre original "Every Girl Should Be Married" ferait bondir tout féministe d'hier et d'aujourd'hui.
Cary Grant est assez en retrait cette fois (en temps de présence mais aussi dans son jeu très sobre), et en dépit de son casting masculin impeccable (Grant et son rival Franchot Tone), on peut dire que le film est porté par son duo d'actrices, Betsy Drake et Diana Lynn (dont le premier grand rôle fut face à Ginger Rogers dans Uniformes et Jupons Courts). Betsy Drake en premier lieu puisqu'elle tient le film sur ses épaules dans le rôle d'Anabel, une jeune femme qui décide de mettre le grappin sur celui-qu'elle juge au le premier regard comme l'incarnation de l'homme idéal. Dès lors elle fera tout pour lui plaire, enquêtant sur ses habitudes et ses gouts, de la médecine à ses plats préférés (on n'est pourtant pas encore à l'heure de facebook!), au point de devenir rapidement repoussante (tant pour le personnage du docteur célibataire endurci joué par Cary que pour le spectateur).
Les deux actrices ne sont pas des stars mais ne manquent pas de charme. Si Betsy Drake fait un peu penser à Margaret Sullavan (dans son jeu et/ou dans sa voix, avec un léger côté Vivien Leigh en plus), Diana Lynn, elle, a un faux air de Gloria Grahame.
Les hommes se font manipuler (mais pas tant que ça au final, ils ne sont pas si dupes!) tandis que les femmes sont gentiment caricaturées en obsédées du mariage mais le charme est là.
Betsy Drake retrouvera Cary Grant dans une autre comédie, en 1952 : Cette sacrée famille.
Cary Grant la remarqua d'abord en 1947, dans la production londonienne de Deep Are The Roots. Partageant le même bateau pour rentrer aux États-Unis, ils entamèrent une relation sur-le-champ. Betsy Drake signa ensuite un contrat avec la RKO et David Selznick, apparaissant dans son premier film La Course aux maris (Every Girl Should Be Married) avec Cary Grant en 1948.
Le jour de Noël 1949, ils se marient et choisissent de mener une vie discrète à l'écart du tumulte. En 1952, ils partagent l'affiche du film Cette sacrée famille (Room for One More), et Drake enchaîne les seconds rôles dans des films comme La Blonde explosive (Will Success Spoil Rock Hunter?).
En 1956, Drake réchappe à la collision de son paquebot transatlantique italien, l’Andrea Doria, avec le vapeur Stockholm. Passagère en première classe, elle revenait d'une visite à son mari en tournage en Italie, où il eut une aventure avec Sophia Loren (ce qu'elle racontera dans son autobiographie).
Grant et Drake se séparent en 1958, tout en restant bons amis, et divorcent en 1962.
Je ne gâcherai rien en disant que le film s'achève sur ses mots savoureux de Cary Grant (on est en 1948..) :
"Pour paraphraser les mots d'un grand homme : jamais encore une fille n'aura fait autant pour si peu."
La très jolie Diana Lynn
Betsy Drake
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire