samedi 15 août 2015

La Fausse Maîtresse (1942)

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La Fausse Maîtresse (1942) d'André Cayatte (officiellement en tous cas!), d'après un conte d'Honoré de Balzac.

Un rugbyman invente une fausse aventure avec une trapéziste de cirque pour cacher au monde son véritable amour et détourner les soupçons de son meilleur ami, dont il courtise la femme depuis un moment. Évidemment, la trapéziste en question rejette ses vraies-fausses avances, ce qui est propice à des situations de comédie face aux amis du jeune homme.

Le scénario est tarabiscoté et l'on a beaucoup de mal à croire en une Danielle Darrieux acrobate de cirque, surtout lorsqu'elle fait un grand numéro en haut du chapiteau accrochée par les pieds à une corde.
En outre, Darrieux pousse la chansonnette lors de la même représentation. Cette fois, je pense que c'est elle qui chante (une chanson d'amour à la Rina Ketty, "Les fleurs sont des mots d'amour" pour laquelle un vinyle sortira, avec la mention "Créé par Danielle Darrieux, sur disque Odéon par Marie José).
Le problème du film en fait c'est qu'on ne la voit pas assez. Le film aurait sérieusement gagné à avoir une intrigue resserrée autour des deux-trois personnages principaux. Là, il y a presque trop de personnages secondaires. On s'ennuie quelque-peu, à l'exception des quelques scènes de confrontation/séduction entre l'actrice (toujours aussi gaie et piquante) et son partenaire masculin, Bernard Lancret. Et encore celui-ci n'est pas à la hauteur du talent de sa partenaire et s'avère bien fade. Darrieux sauve tout le film du naufrage et survole la production. Elle bénéficie, il faut le dire, de quelques bonnes répliques.
Dommage car l'argument était propice à une comédie de boulevard réussie. Peut-être que Cayatte n'était pas le meilleur choix pour ce type de film. En tous cas, il n'était visiblement pas assez conscient du joyau qu'il avait à sa disposition.

J'ai noté une réplique du film qui m'a marquée, tenue par un personnage de vieux schnock :
"La génération actuelle est trop prosternée devant la femme. De mon temps, l'homme décidait sans demander la permission"
Dans un film d'après guerre, cette réplique aurait été clairement moqueuse envers le personnage qui la tient. En plein régime de Vichy, on ne sait qu'en penser..

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