vendredi 12 février 2016

Toi... le venin (1958)

Une offre qu'il ne pouvait pas refuser..


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Toi... le venin (1958)


Réalisation : Robert Hossein
Adaptation de Frédéric Dard
Avec : Robert Hossein, Marina Vlady, Odile Versois

Sur une route niçoise, une conductrice à le chevelure blonde invite Pierre Menda à prendre place. L'homme accepte et s'ensuit un moment intime entre eux deux avant que la jeune femme ne le rejette violemment du véhicule. Plus tard, Pierre se met à la recherche de son amante éphémère et découvre deux sœurs presque jumelles dont l'une est paralysée et l'autre nie quitter le domicile en soirée.

On serait tenté de dire à tort que cette réalisation de Robert Hossein a des faux airs de Les félins de René Clément, avec son huit-clos autour d'un personnage masculin pris entre les griffes de deux superbes femmes, mais ce serait une injustice puisque Toi le venin lui est antérieur de six ans.
D'autant plus que la mise en scène est particulièrement soignée, bénéficiant d'une belle photo noir et blanc, d'effets de transition délicats (balayage horizontale façon ..Star Wars, fondue enchaînée au travers d'un disque vinyl...), de plans subjectifs et d'une esthétique héritée du film noir, d'un dénouement ironique à la Hitchcock et d'une musique jazzy utilisée avec parcimonie.
En revanche, on peut légitimement penser à d'autres films américains, comme The Dark Mirror mettant en scène une enquête autour de deux sœurs rivales interprétées par Olivia de Havilland, et pourquoi pas à Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? postérieur au film d'Hossein.



Malheureusement l'intrigue est bien faiblarde (même pas un petit meurtre à l'horizon) et les situations manquent de crédibilité aussi. Si l'argument de départ devait passer dans un roman de gare, il est difficile à l'écran d'avaler que le personnage joué par Robert Hossein n'ai jamais vu ni reconnu ensuite le visage de son amante d'un soir. Tout comme apparait incongru et précipité son amour déclaré pour l'une des deux sœurs. Robert couche avec une femme dans une Cadillac décapotable mais ne voit à aucun moment son visage. Comble de l'incongru, celle-ci le somme, revolver à la main, de déguerpir sitôt la séance de galipettes terminée. Elle manque même de l'écraser (volontairement) en partant.

Davantage qu'un vrai polar, le film est davantage un drame psychologique avec mystère à éclaircir, un whodunit inoffensif et sexy que nous a concocté Robert Hossein à l'occasion d'un tournage en famille puisque Marina Vlady (remarquable) était son épouse et que Odile Versois (la Isabelle de Ferrussac pour qui Cartouche perdait la tête dans le film de de Broca au grand dam de Claudia Cardinale) était l'une des trois sœurs ainées de Marina (les sœurs de Poliakoff étaient filles excusez du peu d'un chanteur d'opéra et d'une danseuse étoile émigrés, et portaient toutes un pseudo en « V » en rappel du V de la victoire de 1945). Robert Hossein et Marina Vlady tourneront encore ensemble un an plus tard dans La sentence de Jean Valère en 1959.


Pour les amateurs de photos :

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