mardi 22 octobre 2013

L'affaire Macomber (1947, Zoltan Korda)

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Chasseur blanc, cœur noir!

L'affaire Macomber (1947) est l'adaptation d'une nouvelle d'Hemingway ("The Short Happy Life of Francis Macomber") dans lequel on retrouve une nouvelle fois Gregory Peck (après Les neiges du Kilimandjaro) dans un rôle de chasseur en Afrique.

Le film est construit en flashback et commence par la mort d'un homme dans de curieuses circonstances lors d'un safari.

Joan Bennett et Robert Preston forment un couple parti en safari alors que leur relation bat de l’aile, et engagent un expert de la chasse (Gregory Peck) pour les guider.

Un an après La rue rouge et trois après La femme au portrait, Joan Bennett est une nouvelle fois fascinante en femme fatale dans cette réalisation Zoltan Korda. L'ambiance est d'ailleurs assez proche du film noir (le noir et blanc et la musique de Miklós Rózsa amplifiant cette impression de "noir dans la brousse"). On pense également et bien évidemment à Mogambo de John Ford qui sera tourné six ans plus tard.
Mais à la différence des films précédents, Joan Bennett est cette fois-ci non plus dans un rôle de fille facile peu raffinée comme chez Fritz Lang mais dans celui d'une bourgeoise humiliant et rabaissant constamment son mari, le méprisant pour ses lâchetés et la déception de la vie maritale avec un homme qu'elle n'a pas réussi à changer et qui tente en vain d'imposer "sa" suprématie masculine. Face à Joan Bennett, n'est pas Dan Duryea qui veut!


Le rôle du mari est incarné à la perfection par un Robert Preston absolument parfait en homme falot, immature et lâche mais pourtant conscient du mépris de sa femme à son égard et de ses propres faiblesses. Il devra prouver sa virilité (Hemingway confiait que pour un homme le problème en amour était "l'influence amollissante de la femme"...) face à un Gregory Peck qui tente lui de rester froid devant les avances de Madame (un rôle de solitaire fuyant les femmes et de fait les attirant façon "Can't live with them, Can't live without them" qui aurait parfaitement convenu à Robert Mitchum)..

J'utilise le mot mépris volontairement. Car ce film m'a fait furieusement penser au Mépris réalisé bien plus tard par Jean-Luc Godard (avec Fritz Lang d'ailleurs). On y retrouve toute la misogynie et la misanthropie d'Hemingway. Bref. Vraiment jouissif !

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