Un petit mot rapide sur The Strange Affair of Uncle Harry (1945) petit film du grand Robert Siodmak tout juste qualifiable de film noir avec pourtant un casting alléchant : George Sanders (classe mais pour une fois en bon gars un peu trop gentil), Ella Raines (l'amoureuse) et Geraldine Fitzgerald (la sœur jalouse et quasi-incestueuse).
Je ne sais pas si quelqu'un l'a vu ici, mais je n'ai trouvé qu'un intérêt relatif à cette histoire de Harry Melville Quincey, petit bourgeois déclassé de province entamant une relation avec Deborah Brown, une jeune femme intelligente et éclairée qu'il envisage d'épouser, et tentant (ou ne tentant pas justement) de se défaire de l'emprise d'une sœur un peu trop possessive et d'un milieu trop fermé. Le film décrit ainsi la vie provinciale américaine d'avant guerre, ses bonnes mœurs puritaines un peu trop bien réglés, ses bavardages, ses commères et ses jeunes filles qui s'ennuient.
La mise en scène est plate et sans grande imagination. Seules Ella Raines (charmante et très moderne) et Geraldine Fitzgerald (digne et flippante sans être caricaturale), très convaincantes dans leurs rôles, permettent au film de garder de l'intérêt. Chose étonnante quand on sait à quel point George Sanders peut être savoureux, leur face à face éclipse l'acteur qui parait bien falot à côté des deux belles et talentueuses actrices.
Le film est très court et du coup on a pas le temps de s'ennuyer vraiment.
La fin en énervera plus d'un, touchant au ridicule ou à l’incompréhensible pour ceux qui n'auront pas bien suivi.
- Attention Gâcheurs :
- Personnellement, j'ai cru tout d'abord que le personnage de Georges Sanders devenait fou, ce qui aurait été un bien meilleur dénouement que ce qu'il en est vraiment. Et pourtant nul doute possible puisque en fait, le coda final n'est qu'un retour en arrière avant que ce brave George ne tue accidentellement une sœur à la place d'une autre mais que celle-ci soit accusée du meurtre à sa place et exécutée. Tout ce que le spectateur venait de voir n'était que le fruit de son imagination alors qu'il divaguait en tenant une fiole de poison dans la main.. Comble du ridicule, Ella Raines revient alors qu'elle était parti résignée en épouser un autre, ayant jugé que ce brave George ne se déferait jamais d'une sœur trop envahissante et jalouse. Tout est bien qui finit bien en une poignée de secondes! Du Joe Eszterhas avant l'heure, en moins tordu quand même.
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