They Won't Believe Me (1947)
Réalisation : Irving Pichel
Production : Alfred Zimbalist / Distribution : Allied Artists
Scénario : Jonathan Latimer et Gordon McDonell
Photographie : Harry J. Wild
Musique : Roy Webb
Avec :
Larry (Robert Young)
Verna (Susan Hayward)
Janice (Jane Greer)
Gretta (Rita Johnson)
Welcome to New York..
Robert Young (Larry) est un sale type. Mais j'aimerai bien être à sa place.
Papillonnant entre une épouse un peu trop riche et intelligente (Rita Johnson), son amante un peu jalouse (Jane Greer ) et sa nouvelle conquête, l'indocile Susan Hayward (Re ), pas facile la vie d'un petit agent de change!
**ATTENTION GÂCHEURS**
Après un certain nombre de lâchetés et tromperies, quand enfin Larry prend une décision et quitte son épouse pour sa secrétaire, le récit bascule du drame amoureux au film noir à l'occasion d'un accident de la route.
Pour éviter un camion zigzaguant à cause d'un pneu crevé, la voiture de Robert Young et Susan Hayward bascule dans le fossé et prend feu. Cette dernière périt dans l'accident. Alors qu'il est à l’hôpital et qu'on lui annonce que sa présumée femme est morte brulée, une idée lui vient alors : oui ce serait bien sa femme morte à ses côtés dans cet accident, ce qui lui permettrait d'hériter de son immense fortune.
Mais tout ne va pas se passer comme imaginé..
Il rentre alors chez lui avec l'intention de se débarrasser de sa femme pour de bon, mais chance ou malchance, celle-ci s'est déjà jeté dans un ravin en apprenant qu'il l'avait quittait. Il jette alors le corps dans le fleuve.
Dénoncé par un cheval..
Comme on pouvait s'en douter, le corps finira par être retrouvé et Robert Young inculpé pour meurtre.. pas de sa femme, mais de sa maitresse !
**ATTENTION GÂCHEURS FIN**
Le premier point fort de ce film est son casting grand luxe ! Robert Young entouré de deux des plus belles femmes de l'époque : Jane Greer, belle à se damner (ici dans un presque contre-emploi, en tous cas par rapport à celui pour lequel elle est surtout connu) et Susan Hayward, superbe et dangereuse (une gold digger comme elle se qualifie elle-même), et dont le sourire racoleur et les grands yeux laisseraient sans défense n'importe quel homme. Son jeu est excellent et sensiblement différent de ces rôles habituels.
Jane Greer et Susan Hayward incarnent deux amantes diamétralement opposées : l'une sexuellement agressive et cynique (Susan Hayward), l'autre fragile et morale (Jane Greer).
En outre, Robert Young est un choix audacieux (lui qui a beaucoup joué les "nice-guy " et qui n'était pas une tête d'affiche) mais qui s'avère payant pour ce rôle de lâche et falot coureur de jupons.
1947 sera une année faste pour lui puisqu'il sera également à l'affiche de Feux croisés / Crossfire de Dmytryk, peut-être son meilleur film.
1947 it was a very good year.
Une grande année à la fois pour Young, Greer et Susan Hayward. Cette dernière obtint sa première nomination à l'Oscar de la meilleure actrice pour son rôle dans Une vie perdue / Smash-Up: The Story of a Woman et de très bons avis de la critique et du public. Elle tourna la même année un autre rôle majeur dans The Lost Moment .
Quant à Jane Greer, elle tourna successivement peut-être ses trois plus grands films : La griffe du passé (1947), La cité de la peur (1948) et Ça commence à Vera-Cruz (1949) !
A ce casting impeccable, il faut ajouter un scénario qui sans être original s'avère habile (de Jonathan Latimer, scénariste de John Farrow) et plutôt surprenant du début à la fin et ce alors que le récit est raconté en flash-back. Un flash-back dont on peut sérieusement douter de la véracité.
Après tout le titre est plutôt tendancieux : "They Won't Believe Me". Le jury ou le public ?
Il y a beaucoup d'ironie dans ce récit et l'on est pleinement dans un film noir en dépit des apparences. Larry semble être constamment passif face aux événements et aux femmes de sa vie. Mais est-ce vraiment le destin qui distribue les cartes ?
Au passif, une réalisation manquant un peu de peps et un (léger) abus de voix-off. Celle-ci est la conséquence d'un choix de mise en scène : l'histoire est raconté par le personnage de Robert Young lui-même alors qu'il se tient à la barre des accusés à son procès.
Je crois que deux montages du films circulent, l'un de 80 minutes (charcutage dans lequel tous les actes jugés immoraux ont été coupés, comme le baiser que Robert Young donne à Susan Hayward à l'Opéra alors que sa femme est à côté), l'autre de 90 minutes. Dans la version courte (que je n'ai pas vu), la fin serait très ambigüe à ce que j'ai pu comprendre, voir même incompréhensible.
A conseiller. Ne serait-ce que pour les fabuleuses Susan Hayward et Jane Greer, vous l'aurez compris.
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