vendredi 15 novembre 2013

Mr Smith agent secret "Pimpernel Smith" (1941, de Leslie Howard)

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Mr Smith agent secret "Pimpernel Smith" (1941, de Leslie Howard)

Un large panneau romantique "Come to Romantic Germany" accueille les touristes avec en fond sonore le bruit des bottes, des balles et la voix d'Hitler. Voici à peu près comment débute "Mr Smith agent secret". Le ton est donné.

L'argument :
Le professeur Horatio Smith, sous ses apparences de sage professeur bien tranquille, fait évader d'Allemagne les victimes du nazisme à l'aube de la seconde guerre mondiale.


Ce film se veut clairement dans la droite ligne du dictateur et de To be or not to be ses illustres prédécesseurs dans le genre de la comédie anti-nazi, ou film de propagande.

Avec le célèbre To be or not to be, il ne partage pas que ce seul point commun. Le second étant son humour très "lubitschien".
Pour preuve ce dialogue joué avec délectation et tout le flegme britannique de Leslie Howard:


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General von Graum: But we have one problem. "To be or not to be?" as our great German poet said.
Professor Horatio Smith: German? But that's Shakespeare.
Professor Horatio Smith: But you don't know?
Professor Horatio Smith: Why, I know it's Shakespeare. I thought Shakespeare was English.
General von Graum: No, no, no. Shakespeare is a German. Professor Schuessbacher has proved it once and for all.
Professor Horatio Smith: Dear, how very upsetting. Still, you must admit that the English translations are most remarkable.
General von Graum: Good night.
Professor Horatio Smith: Good night. Good night. "Parting is such sweet sorrow."
General von Graum: What is that?
Professor Horatio Smith: That's one of the most famous lines in German literature.
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Vous l'aurez compris, dans cette délectable comédie britannique, les allemands sont systématiquement ridiculisés, à commencer par le personnage du Reich minister Gueneral von Graum. De toutes évidences il s'agit là d'une parodie du maréchal Goering.
Mais Leslie Howard ne se contente pas de vouloir faire rire.
En 1941, Leslie Howard est au sommet, au fait de sa gloire après une décennie de grands rôles romantiques et sortant tout juste du triomphe historique d'Autant en emporte le vent.

En revenant en Angleterre dès le début de la Deuxième Guerre mondiale, il participe à la propagande nationale au travers de films, d'articles et d'émissions radiophoniques. S'engageant de plus en plus, il se lance alors dans la réalisation.

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Avec ce premier film en tant que réalisateur, il avait alors à n'en pas douter l'immense ambition de réaliser un divertissement parfait (mêlant comédie, aventure avec un soupçon de romance) mais aussi et surtout de gonfler à bloque le moral des spectateurs britanniques, ne se privant pas de glorifier la nation anglaise à maintes occasions.

Voyez plutôt cette réplique :

Professor Horatio Smith: May a dead man say a few words to you, General, for your enlightenment? You will never rule the world... because you are doomed. All of you who have demoralized and corrupted a nation are doomed. Tonight you will take the first step along a dark road from which there is no turning back. You will have to go on and on, from one madness to another, leaving behind you a wilderness of misery and hatred. And still, you will have to go on... because you will find no horizon... and see no dawn... until at last you are lost and destroyed. You are doomed, Captain of Murderers, and one day, sooner or later, you will remember my words.

Professor Horatio Smith
: Don't worry, I shall be back.
We shall *all* be back.


Un excellent divertissement plein d'humour et de suspense qui prouve encore une fois que le cinéma de propagande vieillit parfois très bien.

Ironie de l'histoire, Leslie Howard mourut dans un avion abattu par la Luftwaffe en 1943. Les allemands pensaient que Churchill était à bord.

Une théorie très crédible veut que les services de renseignement anglais fussent parfaitement au courant des menaces contre cet avion mais n'ont absolument rien fait pour sauver Howard, ceci de peur que les allemands comprennent que leurs communications étaient écoutées et parfaitement décodées par les britanniques.


Cette fois c'est pas du cinéma, Leslie est rentré dans l'Histoire..

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