mardi 14 janvier 2014

Bodyguard (1948, de Richard Fleischer)

Bodyguard (1948, de Richard Fleischer)

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Le film commence de la même façon que le Bodyguard de 1993 (vrai faux remake): un flic démissionne et se voit proposer de travailler comme garde du corps pour une riche propriétaire menacée de mort mais refuse dans un premier temps avant d’accepter à contrecœur… (la comparaison s’arrête là, le remake de 1993, très malin, y ajoutant une histoire d’amour en transformant la riche vieille propriétaire en jolie chanteuse pop rock). Robert Altman (Robert B. Altman) a fait ses débuts de scénariste pour ce film.

C’est le deuxième film de Richard Fleischer, étonnant cinéaste qui débuta comme scénariste pour le département actualité de la RKO, réalisa son premier long en 1946 (Child of divorce) et termina sa carrière dans les années 80 en réalisant pour de Laurentiis des films d’heroic fantasy bas de gamme avec Arnold Schwarzennegger (Conan le destructeur et Kalidor) et même un film d’horreur en 3D (Amityville 3D).

Entretemps, il aura réalisé de très grands films noirs (L’etrangleur de Boston et Les inconnus dans la ville) et de très gros succès populaires tel-que Les vikings (1958), 20000 lieux sous les mers, Tora! Tora! Tora! ou Le voyage fantastique (1966).

Le bodyguard est incarné par Lawrence Tierney, acteur modérément charismatique, au regard dur et au jeu minimaliste, surtout connu pour ses rôles de gangsters brutaux (Dillinger première version) ou psychopathes (Born to kill). Tierney finit d’ailleurs sa carrière en 1991 dans Reservoir Dogs. Rien d’étonnant à cela connaissant Tarantino, son goût pour le recyclage et la série B.

Tierney se voit très vite mêlé à un meurtre et contraint de prouver son innocence, aidé en cela par la très belle Priscilla Lane (vue chez Hitchcock et Capra) dont la présence toujours charmante adoucie quelque peu le récit en compensant le côté abrupt de la réalisation et la dureté naturelle de Tierney. Soit le mélange détonnant du tough guy et de la girl next door (ou presque!). Priscilla Lane arrêta sa carrière juste après ce film, malheureusement pour nous.

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Fleischer était sans doute un remarquable technicien (comme il en fera la démonstration avec L’étrangleur de Boston et son étonnant split screen, procédé pas nouveau mais amélioré et stylisé, et dont on retrouve l’inspiration encore chez De Palma en 2013).

Il en donne la preuve dès ce deuxième long-métrage avec quelques effets de mise en scène (le train fonçant sur la voiture dans lequel le héros se réveille juste à temps) et trouvailles diverses (cet œil en gros plan, le disque enregistré qui « répond » à son auditeur).

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