dimanche 19 janvier 2014

Les yeux de la nuit "Night Has a Thousand Eyes" (1948)

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Les yeux de la nuit "Night Has a Thousand Eyes" (1948)

Edward G.Robinson incarne John Triton, un mentalist (comme on dit désormais) qui exerce ses talents de voyant dans des spectacles de cabaret, avec ses partenaires Jenny et Whitney Courtland. Mais, un jour, il s'aperçoit que son cerveau est traversé par des visions de mort. En effet, plusieurs de ses prédictions se réalisent. Bientôt, il voit que Jenny, qu'il aime, doit mourir suite à son premier accouchement. Il décide alors de la quitter sans rien dire et de se retirer du monde, mais vingt ans plus tard, il revoit la fille de Jenny, orpheline de sa mère dès sa naissance...

Ce film est une sorte de croisement entre le film noir et le film fantastique trouble puisque jusqu'au bout tout est possible et le spectateur est pousser à entretenir le doute sur la véritable personnalité de John Triton.
Dément ou vrai voyant ? Escroc ou héros sacrifié, habité par le pressentiment de la fin, comme si un fatum inéluctable pesait sur lui.

Pas de doute on est totalement dans les thématiques du noir.. à moins qu'on ne soit un peu aussi dans la lignée des fantastiques français des années 40 (La main du diable, La beauté du diable, etc).

Même si j'ai un faible pour G. Robinson en chef mafieux plutôt qu'en loser pathétique (comme dans les deux Fritz Lang), l'acteur délivre ici une nouvelle fois ici une superbe prestation en incarnant cet homme déchiré par un don envahissant et des visions morbides, et qui tente désespérément d'empêcher l'inéluctable.

Le côté jouissif du film réside dans le fait que plus les protagonistes essayent d'empêcher les événements, plus ils semblent les provoquer involontairement. La scène où les policiers déplacent un pot de fleur pour ne pas que la vision de Robinson (un meurtre, une fleur écrasée et un vase brisé) se réalise, et qui de fait font tomber le vase avec les fleurs et écrasent l'une d'elles, est pour le moins savoureuse même si on le voit venir gros comme une maison.

On ne s'ennuie donc pas une seconde grâce à son casting (la douce Gail Russell et surtout Edward G. Robinson), une construction solide (commençant par un flashback) et un suspense (gentiment) angoissant à peu près maintenue jusqu'à la fin.


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