Sables mouvants / Quicksand (1950)
Réalisation : Irving Pichel
Scénario : Robert Smith
Avec : Mickey Rooney (Dan Brady), Jeanne Cagney (Vera Novak, la blonde), Barbara Bates (la brune), Peter Lorre (Nick)
Dan Brady, mécanicien automobile à Santa Monica, rencontre Vera Novak, une « femme fatale » dont les goûts de luxe conduisent le jeune homme à prendre de l'argent dans la caisse de son patron, Oren Mackey. Poussé également dans l'engrenage du vice par Nick Dramoshag, propriétaire d'une salle de jeux, Dan s'engagera pourtant sur le chemin de la rédemption grâce à son ancienne petite amie, Helen...
Andy Hardy se met tout seul dans la mouise
Voilà ce qui arrive quand on choisit la blonde allumeuse et vénale au lieu de la (trop) gentille brunette..
Mickey Rooney n'en finit pas de faire les mauvais choix, s'enfonçant doucement mais surement tout au long de ce film noir de série B typique (un vrai de vrai!), parce que le jour de paye tombait un jour trop tard (la blonde lui a miraculeusement dit OK pour sortir le soir même dans un club de jazz, pas question de prendre le risque de reporter son rencart) et qu'il a du "emprunter" 20 dollars dans la caisse de son patron. Dès lors, les sommes qu'il doit vont augmenter exponentiellement à mesure qu'il tente de rembourser ses débiteurs. D'où évidemment ce titre Quicksand, plus approprié que jamais.
Dans son principe, le film ressemble à Detour, archétype de ce genre de film dans lequel un américain du petit peuple, quelque-peu naïf (et maladroit) se met dans les pires ennuis sans avoir eu d'intention malveillante au départ.
Les petites gens ne doivent pas avoir de trop grands rêves : une belle blonde comme un trophée pour le petit garagiste Mickey Rooney/Dan Brady, un manteau en vison pour celle-ci aussi ambitieuse que matérialiste, vénale, immorale, surfaite et surtout indigne de confiance. Mais ça Brady/Rooney l'apprendra à ses dépens (Bogey aurait pu l'avertir : "I never saw a dame yet that didn't understand a good slap in the mouth or a slug from a .45") après être tombé dans les griffes du visqueux Peter Lorre qui guette la moindre défaillance pour tirer parti des faiblesses des autres.
Il faut sagement rester "dans sa ligue" semble dire le film.
J'ai dit du mal du gentil Mickey Rooney il y a quelques temps ; voici l'occasion de lui rendre justice puisqu'il est idéal dans ce rôle de sympathique criminel malgré lui. Il est l'acteur idéal pour incarner le pauvre gars un peu couillon et maladroit (Andy Hardy ou presque) qui pourrait vivre une petite vie tranquille avec la jolie brunette qui est amoureuse de lui mais qui au lieu de ça rêve d'avoir une fille tape à l’œil qu'il n'a pas les moyens d'entretenir et qui surtout n'est pas faite pour lui.
C'est pour la blonde qu'il va risquer la potence mais c'est la brune qui sera sa planche de salut..
Et il n'y perdra vraiment pas au change, car derrières les artifices, vous verrez que Mickey avait très mauvaise vue : la gentille brune étant incarnée par une Barbara Bates faussement sage et fade. Pour l'anecdote, l'actrice a notamment partagé l'affiche avec Marilyn dans Let’s Make It Legal ainsi qu'avec Jerry Lewis et Dean Martin dans Amours, délices... et golf / The Caddy (à voir sur Paramount Channel à peu près tous les mois). Il n'y a pas photo pour ma part avec Jeanne Cagney (qui est parfaite pour le rôle en revanche).
Le défaut du film est sa mécanique assez prévisible. Mais c'est un film noir de série B typique (hein!) et c'est probablement l'une des meilleures performances de Mickey Rooney dont le parcours dans le film criminel/noir comprendra au final Baby Face Nelson, Killer McCoy, The Big Wheel, The Strip, Drive a Crooked Road, The Last Mile et donc ce très bon Quicksand sorti en 1950.
Barbara Bates
Jeanne Cagney et Mickey Rooney
Quelques photos additionnels de Barbara Bates:
Marilyn Monroe et Barbara Bates pour la promotion de Let’s Make It Legal (1951)
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